Tehoof s'en va poursuivre ses chimères

En effet mes chimères semblent me poursuivre et je ne peux resister a leur appel.

Je regretterais longtemps l'extinction des ecorcheurs, mais ainsi va la vie...

A bientot mes amis !

* une lettre *

"Je regrette aussi l'extinction des écorcheurs. Je n'ai jamais pris les armes : Ils m'ont forcé à le faire. Tous ces meurtres pour venger des meurtres, et pourquoi ? Mon passage dans la guerre n'avait pour but que de ramener une paix plus grande, de répandre cet espoir comme le vent répand la poussière sur nos arides terres ancestrales. Celle de nos familles, ravagées par les guerres. Depuis que tout à commencé... La haine... C'est bien la seule gagnante de ces fratricides ! En tuant les familles des grouillant, n'es-ce pas les femmes et les enfants de nos frère que l'ont condamne ?

Les écorcheurs ont été comme un cercle familial. Mes tuteurs, mes plus fidèles alliés, mon espoir d'une vie meilleure, mon modèle de société. Société fondée sur l'entraide, sur la générosité, la fraternité, empreint d'empathie, d'amour, de spiritualité.

Les écorcheurs représentaient tout pour moi. Je ne l'ai découvert, comme souvent dans ce genre de situations, que trop tard. Ma tentative de réformer par l'absurde les écorcheurs était osée. Peut-être trop, que sais-je ?"

"Aurions-nous dû être impitoyables ? sévères ? méfiants ? réalistes ? Aurions-nous dû être impardonnables ? Infects ? Aurions-nous dû tuer nos frère plutôt que leur laisser le bénéfice du doute ? Avons-nous été judicieux lorsque nos décisions étaient personnelles ? Avons-nous été judicieux lorsqu'il a fallu faire le choix des despotes, celui de l'individu ? Avions-nous le choix ?


*Dain'lohr pense à ce qu'il a écrit. Il l'écrit pour Chaserin, pour Mithi, peut-être pour Tehoof et Eiganjo. Peut-être aussi pour lui même. Il dépose la lettre dans ce bâtiment remplis de souvenirs. Intenses. Puis, Dain'lohr essuie son visage, mouillé par la sueur et par quelques larmes. Il enfile ses gants et fait demi tour. Sa posture est affectée, son corps bléssé. Recroquevillé, Dain'lohr marche, angoissé, dans un monde qu'il ne peut ni ne veut plus comprendre. Lui ne peut connaitre que deux continents : Ceux qu'il a arpenté avec sa glorieuse étoffe jaune au crâne.